Aline Chevalier artiste perpignan Atelier
Aline Chevalier enfant
Un adulte créatif est un enfant qui a survécu. 
— Ursula K. Le Guin

Je ne suis pas née artiste peintre, mais j’ai toujours été inventive et créative. Agir sur ce qui m’entoure, le transformer et y ajouter de la couleur m’attire depuis l’enfance. La machine à laver familiale semblait tellement moins ennuyeuse et conventionnelle après que je l’ai peinte en cachant tous ses chiffres sans intérêt. J’avais 6 ans et le pinceau agile. Déjà une artiste peintre contemporaine ? Aujourd’hui, je peins et je teinte des papiers. Je panache et je superpose les couleurs. Je découpe et je déchire des fragments. J’habille et j’illumine mes sujets. Mes mains s’activent pour colorer et réinventer des villes. Elles agissent pour habiter le regard d’un lion ou éclairer le pelage d’un ours. Mes doigts réalisent ce que ma tête imagine, et c’est ainsi depuis que je suis petite. J’ai grandi en suivant mon chemin d’artiste.

Les racines de l’art d’Aline Chevalier, Artiste Peintre Contemporaine

Aline Chevalier en cours de dessin.

L’enfance de l’art

Heureuse et insouciante, mon inventivité s’exprimait librement au cœur d’une famille simple. J’ai grandi à la campagne, en Ardèche, entourée de frères et sœurs. Pas d’artiste peintre autour de moi, pas de cours de dessin ou d’atelier de peinture le mercredi, encore moins de visite de galerie d’art le week-end. Mes parents m’ont appris à connaître la nature, à la fréquenter, à l’observer. Elle est comme un tableau sans cesse renouvelé. Ressource inépuisable d’idées créatives et de matériaux, j’utilisais brindilles, feuilles, mousse et fleurs pour fabriquer des objets ou des cadeaux.

C’est par la manipulation, la réalisation et l’expérience tactile que j’apprends à appréhender le monde qui m’entoure. Avec moi, les lettres et les mots s’agencent parfois dans le désordre. J’exprime mes pensées beaucoup plus facilement avec des crayons, des feuilles et des ciseaux. Les couleurs et le papier ne posent jamais de problèmes, ils s’additionnent et se marient au rythme de mes émotions.

Aux travaux manuels intuitifs de mon enfance, se sont ajoutées les connaissances artistiques théoriques apportées par l’école. Au lycée, l’option art m’a ouvert des perspectives. Je rêvais des Beaux-Arts ou d’école d’architecture. J’ignorais l’existence d’écoles d’arts appliqués. Pourtant, je m’y serais épanouie, c’est certain. On m’a plutôt incitée à trouver un « vrai métier » qui ne soit pas une « profession d’homme ».

Le temps d’apprendre à peindre

J’ai exercé en tant que comptable pendant 15 ans. Durant ces années, l’art restait présent, m’accompagnant dans ma vie d’étudiante, d’amoureuse, de femme puis de mère. Au gré de cours de dessin et de peinture, j’ai appris des techniques et testé différents supports et outils pour continuer d’exprimer ma créativité. J’ai commencé par le crayon, les pastels, ensuite l’aquarelle, plus tard, la peinture à l’huile et enfin l’acrylique. J’ai aussi appris la poterie, la céramique et la sculpture sur pierre. Ces différentes formes d’arts m’ont toujours suivie, peu importe mon lieu de résidence.

Devenue citadine, je me familiarise avec les expositions de peinture, les galeries d’art et les musées. Aujourd’hui encore, j’ai une grande admiration pour Kandinsky. Son parcours artistique, du figuratif vers l’expressionnisme abstrait, me fascine et sa trajectoire de vie me touche.

En 2004, un grand changement s’opère dans ma vie : je quitte la France pour le Mexique avec ma famille. Là-bas, je découvre les peintres muralistes comme Diego Rivera, Orozco ou Tamayo. Ces artistes mexicains m’attirent, je veux en savoir plus. J’entre alors à l’École des Beaux-Arts de Ciudad Juárez. Un nouvel horizon artistique s’ouvre à moi.

Une artiste peintre contemporaine en devenir

C’est à San Luis Potosi, toujours au Mexique, que j’ai solidement bâti ma formation artistique. À raison de 20 heures de cours d’art par semaine pendant deux ans, Juan Rodriguez m’a vraiment instruite par un apprentissage aussi technique qu’émotionnel. Il a su me transmettre les bases tout en me poussant à me faire confiance. Je garde précieusement son cahier de cours et m’y réfère parfois.

Mes voyages deviennent une source d’inspiration très forte. Ce qui me semble universel est remis en question par des visions de l’existence différentes. Les Mexicains n’ont pas la même philosophie de vie que les Japonais, les Français ou les Américains. Ces changements de point de vue amènent des interrogations. L’architecture, l’histoire, l’artisanat… autant de thèmes à observer qui m’interpellent. Je commence à les peindre avec de l’acrylique.

Arrivée aux États-Unis, je ne me retrouve pas dans les apprentissages académiques proposés. Je veux découvrir les capacités cachées au fond de moi. Un artiste réalisant des créations très différentes des miennes menait un atelier de peinture. Ses cours me déstabilisent. Utilisant beaucoup le collage dans ses œuvres, il me bouscule plus qu’il ne me guide. C’est inconfortable, mais j’avance à la rencontre de mon art. Je suis confrontée à des problèmes et je cherche des solutions. En collant des papiers achetés puis en les créant moi-même, ma technique personnelle prend forme et je fais connaissance avec l’artiste peintre que je suis aujourd’hui.

Les Pyrénées-Orientales, terre d’artistes et d’accueil

En 2013, à Columbus, Indiana, mon travail commence à être reconnu. J’ai la chance d’exposer dans cette ville à l’architecture riche ainsi qu’à Indianapolis et Bloomington. Mes tableaux suscitent de l’intérêt. Ma technique interroge. Des amateurs se retrouvent dans l’expression de ma vision du monde. Je reçois des commandes. Je m’engage aussi dans l’encadrement d’ateliers pour permettre à d’autres de déployer leur créativité. Me voilà devenue une artiste peintre complète.

Je continue à voyager, déménage en Allemagne pour finalement revenir m’établir dans le sud de la France. Perpignan, Collioure ou Barcelone, toute proche, voici des lieux où de nombreux artistes contemporains ont séjourné. Leurs œuvres, l’architecture catalane ou la nature environnante constituent autant de nouvelles sources d’inspiration pour moi.

Aujourd’hui, mon atelier d’artiste est installé en terre catalane, entouré par la végétation méditerranéenne. C’est un endroit rêvé pour créer. J’y fais naître un renard chatoyant, une abeille lumineuse ou des villages méridionaux colorés. Le soleil entre par les grandes baies vitrées. Quand je regarde à travers, je crois voir « le jardin » de Joan Miro dont j’admire le goût pour les couleurs et la simplicité des traits. Comme lui, j’ai la chance d’exposer à Céret. 

Mon voyage artistique se poursuit. Vous pouvez explorer mes œuvres ou mon actualité au travers de mes réseaux sociaux.